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Green Friday : et si on disait stop à la surconsommation ?

Le Black Friday, événement commercial venu des États-Unis, a traversé il y a quelques années l’Atlantique pour devenir une date clé en Europe. Pourtant, il paraît aujourd’hui complétement déconnecté des enjeux écologiques auxquels nous faisons face à travers le monde. Surfrider Europe s’engage contre cet événement et soutient le fait qu’il est grand temps de stopper cette course à la surconsommation dont le Black Friday est roi et d’agir concrètement pour apprendre à consommer mieux, et moins.  

Un appel à la consommation de masse 

Le Black Friday est né aux États-Unis et débute habituellement le lendemain de la célèbre fête américaine Thanksgiving qui a lieu le quatrième jeudi de novembre. Ainsi, celui qu’on appelle le “vendredi noir” est le premier jour d’une période d’achat se déroulant jusqu’aux fêtes de fin d’année, où les commerçants sont appelés à pratiquer les prix les plus bas pour “satisfaire” leur clientèle.  

À première vue, cet événement peut paraître avantageux et allant dans le sens des citoyens pouvant bénéficier de promotions sur des produits dont ils ont “besoin” et qu’ils ne peuvent pas se procurer au prix fort. La mode, l’électronique et l’électroménager sont notamment les secteurs qui profitent aujourd’hui le plus du Black Friday, renforçant davantage les impacts négatifs de l’obsolescence programmée et de la fast fashion soulevés ces dernières années. En effet, en y regardant de plus près, le Black Friday a plus d’effets néfastes sur la société qu’il n’y paraît.  

Tout d’abord, cet événement commercial est un véritable appel à la surconsommation et au gaspillage.

Pourquoi avoir désigné un jour de l’année où chacun se doit de consommer plus qu’à l’habitude ?

Ici sonne la première incohérence. Outre les promotions mensongères stars du Black Friday, le concept en lui-même pousse les consommateurs à acheter ce dont ils n’ont pas besoin, à la recherche de la petite économie qui finalement n’est qu’une dépense supplémentaire. Aux Etats-Unis en 2017, le Black Friday a rapporté 58 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB du Liban. 

Et là où des milliers de personnes vont se ruer dans les magasins ou sur les plateformes en ligne, d’autres seront surexploitées pour produire toujours plus, et à moindre coût. Tout cela en accroissant une nouvelle fois l’impact de l’Humanité sur l’environnement : saviez-vous que la production d’un seul jean peut nécessiter jusqu’à 11 000 litres d’eau ? Une bonne raison de commencer à repenser sa consommation… Qui dit consommation excessive dit aussi déchets supplémentaires : L’ONU a indiqué récemment que les appareils électroniques fréquemment renouvelés à la suite du Black Friday seraient à l’origine de 45 millions de tonnes de déchets électroniques. 

Inversons la tendance  

Ainsi, en cette journée “noire”, Surfrider Europe invite à penser autrement et reste persuadée qu’ensemble, nous pouvons inverser la tendance. L’association est notamment partenaire du Green Friday, un mouvement lancé en 2017 pour aller à l’encontre du vendredi noir et le transformer.  

Le Green Friday réunit toutes les entreprises qui ne souhaitent pas participer au Black Friday mais profitent de cette journée pour reverser 10% de leur chiffre d’affaire à des associations. Mais avant toute chose, le Green Friday a pour objectif de sensibiliser à une consommation plus responsable.  

Dans le même mouvement, Faguo a lancé en 2019 son collectif Make Friday Green Again réunissant aujourd’hui plus de 1000 marques qui s’engagent elles aussi à ne pas participer au vendredi noir. À la place, toutes ces marques profitent de cette journée pour encourager leur communauté à aller vers un mode de consommation plus raisonné.  

Comment consommer mieux, les solutions sont simples, et très souvent bien plus économiques. Par où commencer ? Par la question la plus évidente, que l’on a trop souvent oublié de se poser avant un achat : en ai-je vraiment besoin ? Si la réponse est oui, les alternatives sont encore très nombreuses. Privilégier le fait maison, le seconde main, réparer ou donner plutôt que de jeter, allonger les durées de vie, acheter local, choisir des produits labellisés… Dans tous les secteurs et pour tous les budgets, chacun est capable d’en faire un peu plus, afin d’abîmer un peu moins la planète.  

Le Black Friday est un événement incohérent avec notre siècle et les combats que nous menons chaque jour. Plutôt que d’encourager une forme de consommation non raisonnée, il devient aujourd’hui primordial de réfléchir à notre impact. Profitons ensemble de cette journée pour lutter contre cette course au profit aveugle et repenser nos modèles de consommation, agissons en tant que citoyens plutôt qu’en tant que consommateurs.