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Vers la fin des microplastiques ajoutés dans nos produits ?

C’est en tout cas ce que Surfrider Europe demande depuis des années aux institutions européennes et aujourd’hui, plus que jamais, nous nous rapprochons de ce but ! 

Dans quel but sont-ils ajoutés à nos produits du quotidien ? 

A l’heure où les consommateurs sont de plus en plus sensibles au plastique présent dans les packagings de leurs produits, une autre source de pollution demeure, elle, encore trop peu connue : les microplastiques intentionnellement ajoutés.  

En effet, les industriels ont la main lourde sur l’ajout de microplastiques dans de nombreux produits, notamment cosmétiques et détergents (dentifrice, fards à paupières, lessive…) en prenant souvent comme justification les avantages apportés en termes de texture.  

Les microplastiques sont également utilisés comme matériaux de remplissage, lors de la fabrication puis l’entretien des terrains de sport artificiels.  

Le jeu n’en vaut évidemment pas la chandelle puisque l’usage et l’usure de ces produits contribuent fortement à la perte et la diffusion des microplastiques. Ceux-ci vont se répandre dans notre environnement et les milieux aquatiques, pouvant alors être ingérés par la faune et contaminer notre chaîne alimentaire.  

Ce flot continu s’ajoute à une pollution plastique massive et croissante, puisqu’on considère qu’il y a dorénavant 500 fois plus de microplastiques dans l’Océan que d’étoiles dans notre galaxie. Il est temps d’agir à la source ! 

Les avancées qui se profilent au niveau européen  

Comme à notre habitude, nous pensons fermement que la meilleure solution est la prévention. Si ces microplastiques sont délibérément fabriqués, puis intentionnellement ajoutés, ils peuvent et doivent donc être évités.  

Depuis des années, nous travaillons à diffuser ce message auprès des institutions européennes qui ont le pouvoir de prendre des mesures fortes pour endiguer cette pollution.  

Après une longue attente, la Commission européenne a enfin sorti sa proposition de restreindre ce type de microplastiques dans le cadre du règlement REACH – initiative que nous saluons !  

Cependant, tout n’est pas gagné sur ce dossier ! En effet, si par principe l’ajout intentionnel de microplastiques ne serait plus permis, l’interdiction proposée par la Commission demeure en demi-teinte : 

Les polymères (constituants principaux des microplastiques) ayant certaines propriétés, biodégradables, liquides et solubles, continueraient à être autorisés – alors même qu’ils présentent les mêmes risques que les microplastiques “conventionnels” 

Les nanoplastiques ne seraient pas fermement interdits – cela laisserait l’opportunité aux industries de remplacer les microplastiques par… des nanoplastiques  

Les délais accordés à certains secteurs pour respecter cette interdiction seraient bien trop long, avec par exemple 12 ans pour retirer ces microplastiques de la composition du maquillage – alors que ces industries se vantent régulièrement de l’innovation dans leurs formulations et qu’elles ont connaissance de la nécessité de trouver des alternatives depuis des années. 

Et maintenant ?  

Avec plus de 35 organisations appartenant à l’Alliance Rethink Plastic et à la Coalition Break Free From Plastic, Surfrider a envoyé une lettre au comité REACH chargé d’étudier cette proposition de restriction – à la table duquel siègent des représentants des Etats Membres de l’Union européenne.  

Nous demandons à ce que les lacunes et failles dans la réglementation européenne soient résolues. Il s’agit notamment d’éviter que les industriels ne profitent des dérogations actuelles de l’interdiction pour utiliser des alternatives qui seraient tout autant, voire plus, préjudiciables à notre environnement. Ainsi, les microplastiques doivent être remplacés par des substances naturelles provenant de sources durables, ou des matériaux artificiels dont les incidences environnementales ont été évaluées.  

Alors que les chiffres sur la pollution plastique et microplastique de notre Océan ne font que s’emballer, il est plus que temps de limiter la pollution là où les décideurs sont en capacité d’agir directement et concrètement.