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L’UE doit s’attaquer à la pollution chimique de nos réserves d’eau

Il est temps d’agir pour notre santé et l’environnement

Notre qualité de vie dépend d’une eau propre et saine. Pourtant, les cours d’eau européens sont menacés par diverses sources de contamination. Le ruissellement urbain et agricole, les déchets industriels, les rejets d’eaux usées insuffisamment ou partiellement traitées ne sont que quelques exemples de la contamination des eaux.

L’Union européenne a élaboré un vaste ensemble de politiques et de lois visant à protéger les ressources marines et d’eau douce, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Aujourd’hui, nous rejoignons une alliance d’organisations européenne dans le domaine de l’environnement et de la santé pour approuver une déclaration commune sur la révision des listes de polluants des eaux de surface et des eaux souterraines.

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Depuis plus de 20 ans, Surfrider Foundation Europe étudie sur le terrain la manière dont la pollution de l’eau compromet notre droit à jouir d’un environnement sain et plaide auprès des décideurs pour la nécessité de protéger le bien-être de la communauté bleue.

Une liste de polluants à surveiller d’urgence au niveau européen

La directive-cadre sur l’eau est le principal instrument juridique de l’UE pour protéger toutes les eaux souterraines et de surface européennes. Celle-ci a un impact direct sur la gestion des eaux côtières ainsi que sur la mise en œuvre de la législation marine. Elle établit une liste de substances dites prioritaires qui doivent être surveillées. Des normes connexes sont définies pour garantir la réduction de leurs émissions ou, dans certains cas, leur élimination progressive. De même, la directive sur les eaux souterraines fixe des normes pour les pesticides et les nitrates et définit des seuils pour certaines substances spécifiques afin de minimiser la pollution des eaux souterraines.

Malgré le fait que ces listes de polluants doivent être révisées tous les six ans, elles n’ont pas été mises à jour depuis 2013 et 2014 pour les eaux de surface et les eaux souterraines respectivement. Le plan d’action européen « Pollution zéro« , lancé en 2021 pour lutter contre la pollution de l’air, de l’eau et du sol, vise à remédier à la révision de ces listes, attendue depuis longtemps. Le 26 octobre, la Commission publiera sa proposition de liste actualisée. Nous demandons l’ajout de nouvelles substances à la liste. Les substances partageant des propriétés similaires devraient être plafonnées par une concentration seuil maximale pour le groupe. Il s’agit notamment des PFAS (un groupe de « produits chimiques éternels » toxiques qui ne sont pas éliminés par le traitement régulier de l’eau), des bisfénols (additifs pour plastiques connus pour perturber le système hormonal des humains et de la faune), des groupes de pesticides néonicotinoïdes et pyréthroïdes (substances littéralement conçues pour tuer) ainsi que des antibiotiques (qui contribuent à la résistance antimicrobienne).

La situation actuelle de nos masses d’eau appelle une meilleure gestion de la pollution chimique

La pollution des eaux douces et celle des océans ne font qu’un. La protection de nos espaces bleus à travers l’Europe est impactée par les mesures prises en amont. En effet, des études soulignent que la pollution d’origine terrestre, notamment par les nutriments et les substances dangereuses, représente l’une des principales menaces pour la protection des océans. Même si des progrès ont été observés au fil des ans, la pollution de l’eau reste un défi environnemental majeur pour l’UE. Vingt ans après l’adoption de la DCE, on constate que moins de 40 % des rivières, lacs, eaux côtières et eaux de transition d’Europe sont considérés comme étant en bon état chimique.

En outre, ces chiffres ne reflètent pas non plus l’ensemble de la situation de la pollution de l’eau dans l’UE. L’état chimique évalué dans le cadre de la DCE ne l’est que pour une petite fraction des substances présentes dans l’environnement et de nombreuses substances très préoccupantes ne sont pas prises en compte. De nouvelles substances sont mises sur le marché à un rythme croissant. En outre, les produits chimiques individuels auxquels nous sommes exposés quotidiennement peuvent déclencher différents effets indésirables, appelés effets de mélange, lorsqu’ils interagissent avec d’autres produits chimiques au même moment. Ces effets ne sont actuellement pas pris en compte dans les normes des polluants répertoriés.

L’eau propre est essentielle à la vie. Elle est la base de tout océan sain. Il est temps d’agir pour mettre en place un cadre européen de protection de l’eau à l’épreuve du temps, axé sur la réduction de la pollution à la source, au bénéfice de nos écosystèmes, de nos citoyens et des utilisateurs d’eau à des fins récréatives.


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