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Ouverture des zones de baignade : on fait le point ?

Déconfinement, ouverture des plages et retour à l’océan nous interrogent sur les décisions et préconisations des différents Etats membres notamment dans ce contexte sanitaire particulier. Début mai aurait dû sonner le lancement de l’ouverture des plages et sites de baignade sur les littoraux et sur les eaux intérieures européennes. Crise covid-19 oblige, les Etats membres doivent s’adapter et anticiper tout risque de « contamination ». A quelques semaines de la diffusion tant attendue du rapport européen sur le classement des zones de baignade, Surfrider Europe continue son travail d’influence auprès des instances européennes dans le cadre de la révision de la directive dite « Eaux de baignade » et son travail d’information et de sensibilisation auprès de sa communauté. 

Une saison sous « haute-surveillance » : une aubaine à l’aube de la révision de la Directive Eaux de Baignade 

Entre la mi-mai et le courant du mois de juin, les plages et zones de baignade vont progressivement s’ouvrir aux populations. Les baigneurs et pratiquants d’activités nautiques vont pouvoir retrouver leurs terrains de jeu. Les autorités compétentes devront alors jongler entre règles d’hygiène, distanciation sociale, afflux d’usagers, espaces parfois restreints, ainsi que le volet économique et social des territoires.  

A l’échelle européenne, on constate une très grande disparité dans la gestion et surtout dans les processus d’arbitrage. Très souvent, l’Etat émet des recommandations sur la base de préconisations d’Autorités Sanitaires compétentes et les autorités locales composent avec ces dernières. 

En Espagne, comme à Barcelone par exemple, on préconise l’ouverture des plages et de la mer sur des créneaux horaires déterminés afin de canaliser les flux. En France, les propositions portées par certaines parties prenantes s’orientent vers une gestion « dynamique » des plages et de l’usage de l’océan. Une chose est sûre, le principe de précaution et les gestes de distanciation sociale doivent prévaloir. Ainsi, l‘autorité sanitaire rappelle que les risques majeurs restent la promiscuité et les interrogations sur la persistance du caractère infectieux dans l’environnement. 

Des recommandations à tester et à promouvoir 

Cet été, une attention toute particulière va être portée sur la gestion des zones de baignade et sur les zones d’activités nautiques. En France, la direction générale de la santé a demandé au Haut Conseil de la Santé Publique de proposer des mesures de gestion aux collectivités comme de veiller au respect strict des mesures de distanciation physique, un focus accru sur les pollutions d’origine fécale ainsi qu’un renforcement des contrôles et des analyses. 

Lundi 18 mai, l’étude d’IFREMER n’a pas mis en évidence de présence de Covid dans l’eau ni dans les coquillages filtreurs. Il est intéressant de continuer ce genre d’études et d’encourager la recherche à investir dans le sanitaire et le médical par le prisme, d’études environnementales.

Surfrider Europe demande ainsi de meilleurs suivis de la qualité des zones de baignade avec des analyses plus fréquentes et surtout tout au long de l’année. Il convient également d’intégrer les zones d’activités nautiques dans la réglementation à venir afin de bénéficier d’un suivi et d’informations complémentaires. Surfrider Europe travaille également, pour une amélioration et une harmonisation de l’information des usagers sur la qualité de l’eau en s’appuyant sur les avis et demandes issus de la consultation européennes de 2019 « Voice for the Ocean ». Enfin, comme l’indique le dernier rapport de l’OMS, il est important de se pencher sur de “nouveaux paramètres”. Ainsi, une attention toute particulière sera portée sur la surveillance des algues et blooms alguaux ainsi que les risques associés.  

C’est le moment d’agir et d’être force de proposition concernant la recherche, le développement de méthodologies de suivi novatrices (indicateurs types virus ou bactéries) mais également sur les substances toxiques chimiques et leurs impacts associés. Si le principe de précaution doit être de mise, en suivant les recommandations de bases vis à vis du Covid 19, une connaissance médicale et scientifique doit être également de rigueur. Celle-ci permettrait aux décideurs locaux, nationaux et européens de légiférer sur des bases solides ceci afin de garantir un accès sûr aux baigneurs et pratiquants d’activités nautiques à l’océan.