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L’interdiction des microplastiques dans les cosmétiques encore repoussée

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Mise à jour du 27/04/2023
Après un travail acharné, mené de concert avec de nombreuses autres organisations pour sensibiliser le grand public mais également faire pression sur le comité REACH de l’Union Européenne et après de longs mois d’attente, nous sommes heureux que la proposition de la Commission européenne visant à interdire les microplastiques intentionnellement ajoutés dans les produits cosmétiques ait finalement été votée ! 

Si le délai de 12 ans, accordé aux entreprises du secteur cosmétique pour sortir des microplastiques intentionnellement ajoutés, nous semble démesurément long, ce vote reste un signal fort envoyé aux entreprises pour qu’elles prennent enfin leurs responsabilités. 

Nous espérons que cette interdiction sera suivie par d’autres mesures visant à réduire notre dépendance aux plastiques en général, afin de protéger notre planète pour les générations futures. En attendant, continuons de choisir des produits sans microplastique et de soutenir les marques qui s’engagent à faire leur part pour un avenir plus durable. 

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Nous l’annoncions sur nos réseaux sociaux la semaine dernière : le vote, tant attendu, de la proposition de la Commission européenne concernant la restriction des microplastiques intentionnellement ajoutés dans les produits cosmétiques n’a finalement pas eu lieu le 1er mars tel que prévu initialement.

Le vote du comité REACH* encore repoussé

Nous attendions ce vote avec impatience tant il est crucial pour l’Océan. Il doit permettre notamment que soit enfin imposées aux fabricants des mesures réellement contraignantes quant à l’utilisation des microplastiques dans leurs produits cosmétiques.

Pour rappel, le texte au cœur des discussions prévoit l’interdiction totale de l’utilisation de microplastiques ajoutés intentionnellement dans de très (trop !) nombreux produits cosmétiques. Cette interdiction est progressive, avec un délai de 6 ans pour les produits sans rinçage et à rincer et 12 ans en ce qui concerne les produits de la catégorie maquillage.
Ces échéances, obtenues suite à la pression de certains lobbies de l’industrie cosmétique, sont déjà particulièrement éloignées. Le report du vote n’a pour conséquence que de faire perdre un temps précieux que l’Océan et la biodiversité marine n’ont malheureusement plus.

👉 En Europe, près de 40 000 tonnes de microplastiques issus de produits cosmétiques se retrouveraient 
dans l’environnement chaque année entraînant de multiples impacts négatifs sur l’environnement.

Même si la proposition de la Commission européenne reste en demi-teinte (autorisation des polymères biodégradables, liquides et solubles, allongement des délais accordés aux secteurs concernés pour respecter l’interdiction) ce texte, s’il est voté prochainement, constituera une belle avancée dans la lutte contre ce fléau que sont les microplastiques pour l’Océan.


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 Lire aussi : Vers la fin des microplastiques ajoutés dans nos produits ?
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Et maintenant ?

Côté Surfrider, nous ne baissons pas les bras pour autant et espérons que la proposition de la Commission européenne sera adoptée lors de la prochaine réunion du comité REACH*.
Mais surtout, nous souhaitons que les marques utilisant encore des microplastiques prennent conscience de l’urgence de se transformer. Nous attendons d’elles qu’elles s’engagent, même sans y être obligées, dans une transition pour réduire considérablement la pollution plastique engendrée par leurs activités.

Les ravages environnementaux liés aux microplastiques ayant été mis en valeur il y a maintenant de nombreuses années, les marques concernées ont eu d’ores et déjà suffisamment de temps pour envisager et même maitriser des alternatives.
Il est aujourd’hui temps pour elles d’arrêter de se battre contre la proposition de la Commission européenne et d’agir, concrètement.



Une utilisation des microplastiques aux motivations douteuses

Bien que dramatiques pour l’environnement et particulièrement pour l’Océan, l’utilisation des microplastiques par les différentes marques est aujourd’hui fermement défendue par certains puissants lobbies cosmétiques au travers d’arguments déconcertants.

L’amélioration de la texture des produits ou la modification de leur aspect sensoriel (le fameux toucher « velours », l’effet magique « non gras » etc.) sont des raisons très souvent invoquées par les marques pour justifier de l’utilisation des microplastiques. Des arguments permettant de cacher aux consommateurs la véritable raison de leur utilisation : ils sont très peu chers et bien plus faciles à travailler (odeur, couleur etc.) que les produits dits « naturels ». Bien plus économiques donc.


Les microplastiques, présents dans 90% des produits cosmétiques

Comme nous l’expliquions dans nos précédents articles consacrés au mouvement « Beat the Microbead » (« Combattre les micro-billes de plastiques ») ou encore « Bad Cosmetics », les microplastiques sont présents dans une très grande majorité de produits cosmétiques du quotidien. Même si nous ne les voyons ou ne les sentons pas.

Ces particules de plastique d’une taille inférieure à 5 mm, invisibles à l’œil nu, sont utilisés sciemment par bon nombre de fabricants. Ils sont notamment présents dans près de 9 produits sur 10 des 10 plus grandes marques de cosmétiques (d’après une étude menée par la foundation Plastic Soup).

Déodorant, gel douche, mousse à raser, dentifrice, produits de soin pour les plus petits (notamment les crèmes pour bébé) mais également fard à paupière, rouge ou baume à lèvres ou encore vernis à ongles, les microplastiques sont partout.

S’ils ne passent, pour certains, que peu de temps sur notre peau et/ou nos cheveux, d’autres, en contact direct avec les muqueuses (zones particulièrement vulnérables au niveau des yeux, des lèvres etc.) représentent un risque direct pour la santé humaine tel que de plus en plus d’études tendent à le prouver.


👉 13% des résidus plastiques trouvés dans l’Océan sont des micros ou nano plastiques.


Outre l’aspect inquiétant lié à leurs conséquences sur la santé humaine, les microplastiques perdurent des centaines d’années dans l’environnement et particulièrement dans l’Océan. Leur impact est alors désastreux, notamment sur la biodiversité marine particulièrement affectée par cette pollution invisible mais dévastatrice.


Les marques cosmétiques engagées dans le “0 microplastique”

Bien que la majorité des acteurs de l’industrie cosmétique et ses puissants lobbies répètent inlassablement que l’utilisation des micro-particules de plastique est essentielle et inévitable, de plus en plus de fabricants de produits de soin et de maquillage prouvent le contraire.

Ainsi, des marques telles que Weleda, le Laboratoire Léa Nature, Inika ou encore Naïf, conscientes et soucieuses du danger que représentent les microplastiques pour l’environnement et la santé humaine, développent de larges gammes de produits utilisant des alternatives naturelles.
Disponibles pour beaucoup directement sur internet, certaines se sont même fait une place dans les rayons “beauté” des grandes et moyennes surfaces de plusieurs pays européens, devenant alors beaucoup plus accessibles.

Ces marques, elles aussi fermement engagées dans le combat contre l’utilisation des microplastiques, ont d’ailleurs adressée au comité REACH une lettre pour l’inciter à passer à l’action et réclamer une legislation ferme et décisive concernant l’interdiction des microplastiques.


Privilégions les produits sans microplastique

Nous en arrivons donc au moment où vous, cher lecteur, vous demandez : mais comment repère-t-on ces fameuses microparticules dans nos produits cosmétiques pour ne plus s’enduire la peau de plastique et pour consommer des produits meilleurs pour l’environnement ?

Malheureusement la plupart des appellations scientifiques employés par les marques au dos de nos tubes ou flacons sont assez obscures pour le consommateur final. Il est donc relativement difficile de repérer les ingrédients problématiques dans la liste des composants d’un rouge à lèvre ou d’un déodorant par exemple.

Certains microplastiques parmi les plus utilisés peuvent cependant être aisément reconnus. Il s’agit des suivants :

– Polyethylene & Polypropylene glycol

Polyurethane (PU)
– Les silicones (Dimethicone, Cyclopentasiloxane…)
– Polymethyl methacrylate (PMMA)
– Polyamide (Nylon)
– Polyacrylique – Acrylate (Acrylates Copolymer etc)
– etc.

La liste complète des microplastiques contenus dans les produits cosmétiques et représentants une menace réelle pour l’environnement et la santé humaine ne contient pas moins de 550 composants.
Difficile donc de s’y retrouver … à moins bien sûr de télécharger 📱 l’application Beat The Microbead !
Cette application, mise au point par la fondation Plastic Soup permet de repérer la présence de microplastiques dans les produits cosmétiques en scannant simplement l’étiquette du produit douteux.

Chacune de nos actions individuelles peuvent avoir un impact positif 💪 et accélérer la prise de conscience des plus grands groupes cosmétiques, les mettant alors devant leurs responsabilités et les invitant à renoncer à l’utilisation des microplastiques et à opter pour les solutions alternatives dans les meilleurs délais !