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Les plastiques à usage unique en Europe : on fait le point pays par pays

Le 3 juillet 2021, pailles, couverts et assiettes, cotons-tiges ou encore touillettes à café en plastique à usage unique, entre autres, seront définitivement interdits à la vente dans l’Union européenne. Si certains pays ont pris de l’avance pour transposer la directive européenne au niveau national, beaucoup sont en retard ! L’alliance Rethink Plastic, dont Surfrider Europe fait partie, sort un rapport sur les bons et les mauvais élèves européens.  

Rappel sur les plastiques à usage unique 

Au niveau mondial, on estime qu’entre 15 et 51 milliards de particules de plastique (soit 250 000 tonnes de plastique) flottent à la surface des océans ! Sans changement, l’océan devrait contenir 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poisson d’ici 2025, et plus de plastique que de poisson d’ici 2050. 

Les plastiques à usage unique, c’est-à-dire les plastiques pensés pour être utilisés une seule fois et souvent jetés après une très brève utilisation, représentent la grande majorité des déchets plastiques retrouvés sur le littoral et en mer en Europe. Les 10 items les plus fréquemment retrouvés représenteraient à eux seuls 86 % de tous les plastiques à usage unique retrouvés sur les plages européennes.  

Ces plastiques à usage unique sont une menace pour la faune et la flore aquatique. Ils finiront par se décomposer après un certain temps en microparticules sous l’effet des vagues, des courants et des rayons ultra-violets. Une fois décomposés ils pourront être ingérés par les espèces et ainsi faire leur entrée dans la chaine alimentaire, impactant potentiellement la santé humaine. 

Une législation historique adoptée en 2019 

En 2019, l’Union européenne a adopté une des législations les plus ambitieuses au monde pour s’attaquer au problème de la pollution plastique : la Directive SUP (Single-Use Plastics). Ce texte qui s’applique à l’ensemble des 27 pays membres de l’Union européenne vise à prévenir et à réduire l’incidence sur l’environnement des produits en plastique les plus problématiques ainsi qu’à promouvoir une transition vers une économie circulaire.  

La Directive introduit une série de mesures visant à réduire l’utilisation de produits en plastique à usage unique à l’échelle de l’Union européenne. Elle a également instauré une interdiction à compter du 3 juillet 2021 des produits en plastique à usage pour lesquels des alternatives réutilisables existent déjà.  

Rappel sur la directive : Une journée historique dans la lutte contre la pollution plastique, 21 déc. 2018

Etat-des-lieux européen des mesures adoptées : trop d’Etats sont encore à la traîne 

Surfrider Foundation Europe, aux côtés de Seas at Risk et Zero Waste Europe, publient ce 1er juillet leur rapport d’évaluation des pays européens, au nom de l’alliance Rethink Plastic.  

Ce rapport dresse l’état d’avancement dans la transposition des mesures européennes en droit national et souligne les progrès, les retards, les absences ou infractions aux mesures européennes. Il est publié deux jours avant la fin de la période allouée à la transposition de la directive SUP afin de mettre en avant les retards pris par un grand nombre d’États européens.  

Ce rapport d’évaluation de la mise en œuvre de la directive SUP distingue les États-membres les plus performants (en vert) de ceux encore à la traîne (en orange et en rouge) quant à l’implémentation des mesures européennes visant à freiner la pollution plastique. 

L’Estonie, la France, la Grèce et la Suède sont parmi les pays ayant fait preuve du plus d’ambition dans la mise en œuvre de la Directive alors que la Bulgarie et la Pologne font partie des nombreux États devant intensifier leurs efforts de toute urgence. 

Découvrir le rapport


Surfrider Europe aux côtés de l’ensemble de l’alliance Rethink Plastic appelle les Etats à urgemment faire preuve d’ambition et à aller bien plus loin dans la lutte contre la pollution plastique. Si le niveau d’ambition varie considérablement d’un État-membre à l’autre, il reste globalement insuffisant pour permettre à l’Europe de se défaire de l’usage unique et ainsi limiter la catastrophe écologique qui lui incombe.