🍂Ca y est, c'est l’automne, et aujourd'hui je vais te parler de vers de terre et champignons. Pas ceux que tu trouves en forêt, ni à la piscine.
On va parler de ceux qui travaillent dur dans les composteurs pour transformer nos restes en super humus.

Je vis en appartement et honnêtement, avoir un composteur me semblait impossible. Mais il y a quelques mois, j'ai réussi à franchir le cap. Je suis même assez fier de ma création (un composteur floral discret et pratique).

Tu penses que c'est trop difficile ? Je te rassure de suite, si je l'ai fait, tu peux le faire aussi.

Voici 3 conseils de base pour te lancer !

Restes de repas, gaspillage alimentaire, déchets de jardin : les déchets organiques représentent 40% de ce que nous jetons dans nos ordures ménagères. Au final, ce sont 8 millions de tonnes par an en France qui finissent bêtement en décharge. Il y a pourtant 3 bonnes raisons de les composter :

Première étape : t’équiper ! Attention, ne pars pas tête baissée sur un composteur taille XXL ! En matière de compost, tes ambitions seront déterminées par ton habitat.

Tu es "team jardin"

• S’il est grand, il te suffit de former un tas dans un endroit à l’abri du vent,
• S’il est petit, tu peux acheter ou fabriquer un bac à compost pour moins de 20 euros,
• Tu peux aussi demander à ta commune. Certaines en distribuent gratuitement.

Tu es "team balcon" ou "appartement"
Tu peux composter jusqu’à 3kg de déchets organiques par semaine (soit la conso d’une famille de 4 personnes) grâce à ces deux options : 

• Le lombricomposteur 🪱 : ce sont les vers de terre qui font le taf et transforment tes déchets. Les vers s’achètent dans les magasins de pêche (compter environ 50 vers pour 100g de déchets par jour).
• Le composteur de cuisine : là, ce sont des micro-organismes (bactéries lactiques, levures...) à vaporiser ou à saupoudrer qui font le travail. Même principe, tu achètes ou fabriques ton composteur (ma technique : un pot de fleur, percé, et recouvert d’une soucoupe et le tour est joué), tu le places dans un endroit à l’abri de la chaleur et du soleil et tu ajoutes un "activateur de compost" si tu as besoin d’un coup de main.
  

Maintenant que tu es équipé·e, il est tant de remplir ton bac. Mais pour obtenir un compost de compét’, il faut trouver un juste équilibre entre éléments secs et humides, carbonés et azotés.

Voici les do's et les don'ts pour un parfait compost

✅ Do's

• les déchets secs dits « bruns », riches en carbone : essuie-tout, papier carton (mais en évitant l’encre), coquilles d’œuf, branches, paille, copeaux, papiers, feuilles mortes…
• les déchets humides dits « verts », riches en azote : épluchures de fruits et légumes (bio si possible pour éviter les pesticides), marc de café, thé, fleurs fanées, tontes de gazon.

• les agrumes (trop acides),
• les produits d’origine animale (ça sent mauvais),
• les oignons et la peau d’avocat (lents à bio-dégrader)
• l’ail (si on a un lombricompost, il tue les vers).

S'équiper, check ✅
Savoir quoi mettre dans son bac, check ✅
Prendre soin de son compost : c'est ce qu'on va voir maintenant !

Les 3 conseils pour bien entretenir son compost

Bien mélanger : une à deux fois par semaine dans les premiers mois pour que le processus démarre bien. On peut broyer les gros éléments pour que ce soit plus facile.

Bien aérer : en remuant, on apporte de l’oxygène qui permet aux micro-organismes de décomposer les déchets. Le manque d’aération peut être source de mauvaises odeurs.

Bien humidifier : ton compost doit toujours être humide pour que les micro-organismes ne meurent pas, mais pas trop non plus. S’il est trop humide, il y a risque de moisissure et d’odeur, il faut donc ajouter de la matière sèche (papier, carton). S’il est trop sec, il faut ajouter des déchets verts.

Résultat, au bout d’un certain temps (entre 3 et 10 mois), tu obtiendras :

• une terre noire : à mélanger avec la terre de tes plantes en pot ou dans ton jardin pour les booster.
• un liquide concentré : à diluer dans de l’eau (1 dose de jus pour 10 doses d’eau) et à appliquer sur tes plantes qui vont trop kiffer !

C’est compliqué, surtout en ville – FAUX

4 millions de Français ont déjà pris l’habitude de composter leurs déchets organiques. En fait, le compostage est vraiment à la portée de tous et peut aussi bien se pratiquer à la campagne, qu’en ville, sur son balcon ou même dans sa cuisine ! Si tu compostes en ville, je te conseille ce site plein de bons conseils pour te lancer : www.jecomposteenville.fr

Les vers, c’est "dégueu" - ÇA DÉPEND

Déjà, tu n’es pas obligé·e d’opter pour un lombricomposteur. Si c’est le cas, je te rassure, les vers restent bien tranquillous dans leur bac étanche. Ceci-dit, certains composteurs amateurs les considèrent comme des petites bêtes de compagnie qui rendent un service bien pratique.

Ça sent mauvais – FAUX

Un bon compost ne dégage pas d’odeur désagréable. Si c’est le cas, c’est que quelque chose cloche : des aliments ne devraient pas s'y trouver (viande, poisson) ou le compost est trop humide et pas assez aéré, il faut donc le remuer et équilibrer avec de la matière sèche.

Et si tu ne te sens vraiment pas de composter chez toi, tu peux tout de même trier tes déchets organiques et les apporter dans un site municipal de compostage ou dans un composteur collectif de quartier.

Les industriels ne savent plus quoi inventer pour contourner l’interdiction des sacs plastiques !

💡Dernière idée en date : le plastique qui se composte.

Entre deux épluchures de carotte, ces sacs plastique se dégraderaient tout seul sous l’effet des micro-organismes à l’œuvre dans le compost.

C’est fantastique, sauf que le dit-sac a peu de chance de se transformer en humus dans ton compost maison. En réalité, les conditions propices à sa désagrégation ne sont réunies que dans des composteurs industriels, et à priori tu n’as pas ça sous la main.

Avec les soi-disant bio-plastiques et autres plastiques oxo-dégradables, cela fait partie des fausses solutions miracles qui loin de résoudre la pollution plastique, nous induisent en erreur et aggravent le problème.

Pour en savoir plus, tu peux lire cette infographie réalisée en partenariat avec Qu’est-ce qu’on fait ?!.