Pasaia, Espagne

14/06/10

Un projet de transfert du port de Pasaia (sur la Côte basque espagnole) vers l'extérieur de la baie était à l'étude. Il visait à doter la province d'une infrastructure portuaire moderne extérieure. L'étude d'impact environnemental estimait que l'effet de cette construction sur l'environnement serait considérable. Le Mont Jaizkibel, protégé en tant que site Natura 2000, ne l'était pas sur sa partie sous-marine. Les falaises du Jaizkibel abritent pourtant une biodiversité remarquable ainsi que des formations géologiques d'une grande rareté.

En 2001, la plateforme citoyenne « Jaizkibel Bizirik », regroupant plus de trente associations dont Surfrider Foundation Europe, s'est constituée afin d'endiguer le projet et s'unir pour préserver ce patrimoine naturel remarquable. En 2012, durant la consultation publique, Jaizkibel Bizirik, avec le support de plusieurs milliers de personnes, a porté haut ses revendications quant à la construction du super-port. Malgré une contribution très bien documentée et argumentée, techniquement et scientifiquement, l'autorité du port de Pasaia a refusé de la prendre en compte. De plus, les plus importantes autorités publiques ont présenté leurs contributions, totalement opposées à la construction du super-port en raison de son impact sur le site. De ce fait, le gouvernement basque a procédé à une consultation publique pour intégrer les fonds marins du Jaizkibel au réseau Natura 2000 en tant que Zone Spéciale de Conservation. La plupart des associations, y compris Jaizkibel Bizirik, se sont prononcées pour une meilleure gestion de la biodiversité intrinsèque de ce lieu remarquable. Le super-port, s'il avait pris forme, aurait mis en péril des habitats et des espèces rares de la Côte basque, c'est pourquoi ce statut de protection fut la clé contre le projet. Cette revendication a notamment obtenu le soutien d' Oceana (organisation internationale pour la conservation des océans).

Par ailleurs, ce projet aurait eu un impact transfrontalier, notamment sur les zones protégées françaises. Or la réglementation communautaire impose à tout Etat ayant un projet dans une zone transfrontalière et pouvant avoir un impact sur l'autre pays d'en informer ce dernier. L'association a participé en début d'année 2012 à la deuxième enquête publique transfrontalière. Surfrider a aidé le Gardien, Jose Manuel, à créer l'association environnementale : Ama Jaizkibel Harri, qui tâche entre autres de proposer des projets de port respectueux de l'environnement. Surfrider a par la suite apporté un soutien financier à cette association pour la réalisation d'un reportage sur le fond marin du Jaizkibel, ayant pour but de sensibiliser le public aux ressources géologiques et à la biodiversité du site, et pour l'informer du projet et de ses conséquences. Le Gardien est aussi apparu dans des reportages télévisés pour parler de cette problématique.

En janvier 2013, Surfrider a participé à l'enquête publique concernant le projet et en février, le commissaire enquêteur a rendu un avis défavorable. Entre pression sociale, absence de soutien de la part de toutes les institutions et crise économique, le projet a enfin été définitivement enterré fin juin 2013 par la dissolution de l'autorité portuaire de Pasaia. Ainsi, l'hérésie environnementale du super port de Pasaia est maintenant derrière nous grâce à une forte mobilisation et collaboration transfrontalière.

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